Escrime: Le Duel Contre-la-Montre des Fleurettistes Françaises à Paris

Un nouvel aube pour l’escrime Française

Au terme de plus de deux mois d’efforts partagés, une révélation est née sur les pistes de Novi Sad en Serbie, au début du mois de décembre. Cette découverte concerne le duo d’escrime Pauline Ranvier et Yann Detienne. La compétition à été l’élément déclencheur de cette prise de conscience. “Je me suis rendue compte très tard que je n’entendais pas sa voix quand il était sur ma case !”, Pauline Ranvier s’exclame encore, visiblement surprise. Son maître d’armes se contente d’un sourire, c’est une des nombreuses modifications qu’il a dû effectuer depuis sa nomination début septembre à la tête d’une équipe dont le précédent entraîneur, Lionel Plumenail, a démissionné à la fin des championnats du monde de Milan.

Le choc de la démission

“Ça m’a fait un véritable choc émotionnel”, se remémore Pauline Ranvier, pour qui Plumenail, qui l’entraînait depuis l’âge de 16 ans, était devenu comme “un deuxième père”. Elle poursuit “, il nous a annoncé ça le lendemain de notre médaille d’argent par équipes et je n’ai même pas pu savourer la médaille, à cause de la peur de ce qui allait se passer pour la suite.” En effet, l’épreuve individuelle des Jeux était programmée un an plus tard, de quoi laisser peu de temps à l’entraînement. Un sentiment d’inquiétude s’est immiscé dans l’esprit des fleurettistes.

Une nouvelle donne

Après un mois de recherches, un successeur à Lionel Plumenail a finalement été trouvé en la personne de Yann Detienne, qui a déjà travaillé avec l’épée dans les années 2000. Sa première action a été de contacter les membres de son équipe afin de les rassurer et de leur exposer son projet. “J’étais inquiète”, concède Ysaora Thibus. Avec Ranvier et Anita Blaze, les trois ont commencé à proposer des noms, tout en suivant le processus de recrutement de la Fédération.

Un nouvel espoir

“On avait un an avant les Jeux. On a retroussé nos manches !”, s’exclame Detienne. Il pousse sa team à organiser des stages pour apprendre à se connaître et à créer une cohésion de groupe. Ne pas mincir sur ce temps passé hors des pistes était crucial, surtout pour Ranvier, qui a besoin de “relations humaines pour avoir confiance”. Néanmoins, c’est bien la compétition qui leur a permis de mesurer l’ampleur du travail accompli et de réaliser les ajustements nécessaires.

Le Challenge international de Paris

Le Challenge international de Paris, qui se déroule ce week-end, sera la deuxième compéition dirigée par Detienne. Ce sera un moment clé pour en apprendre davantage sur ses fleurettistes, dans un délai extrêmement court. “Et pour la communication avec Pauline, on mettra une oreillette !”, plaisante-t-il. “Non, l’objectif, ce n’est pas qu’elle entende tout, mais juste ce petit mot qui lui rappelle ce qu’on a mis en place. Alors, j’élèverai la voix, mais seulement sur certains mots.” Un rappel précieux, car chaque détail compte d’ici la fin du mois de juillet et la grandiose entrée des escrimeuses sous la nef du Grand Palais.