Escrime : Apithy s’impose à Alger lors du Championnat du Monde de Sabre (H)
Bolade Apithy: L’Immortel de l’Escrime
Les années semblent glisser comme de l’eau de roche sur Bolade Apithy. À 38 ans, ce vétéran invincible de la famille escrime française a su conquérir, ce samedi, la Coupe du Monde d’Alger, plus de quatorze ans après son premier podium. Comme pour sceller ce triomphe, le Dijonnais, positionné en tant que 9e escrimeur mondial, y a introduit une dose manifeste de maestria pour décrocher son troisième succès international.
Victoire sur le Fil: Un Couronnement de la Persévérance
Malgré une avance de 14-10 en demi-finales face au triple champion olympique, le Hongrois Aron Szilagyi, Apithy a permis à ce dernier de revenir à 14-14, avant de s’adjuger la victoire sur le fil, avec un score de 15-14. Un parcours tout de même parsemé d’embûches jusqu’en finale, où la victoire fut obtenue après une lutte acharnée contre le Sud-Coréen Sanguk Oh, champion du monde en 2019, avec un score serré de 15-14. Avec trois premiers tours remportés sur le même score (15-9), Apithy avait déjà fait face à une forte résistance en quarts de finale contre le Roumain Iulian Teodosiu (15-13).
« Mon âge ce n’est qu’un chiffre, je n’y pense pas, je sens que je progresse encore. C’est dans la tête mais bon là je le sens quand même dans le dos et dans les jambes ! »
« La demie et la finale ont été super serrées, franchement je suis très content d’avoir réussi à enchaîner deux gros matches comme ça, a déclaré le lauréat de sa troisième victoire sur la scène internationale. Contre Szilagyi j’ai rapidement senti que je faisais jeu égal, que j’avais la solution. Je bloque sur la fin, j’ai eu chaud mais j’ai tout mis dans la dernière touche. La finale est arrivée dans la foulée, j’ai à peine eu le temps de souffler. Je n’avais clairement pas les jambes, j’ai directement vu qu’il était meilleur que moi. Mais je me suis accroché, je m’en foutais du contenu, je voulais juste gagner. Après la très grosse déception des Mondiaux (défaite au premier tour),
, ça a été dur dans la tête, j’ai galéré. Mais j’ai bossé encore plus dur et ça paye. Mon âge ce n’est qu’un chiffre, je n’y pense pas, je sens que je progresse encore. C’est dans la tête mais bon là je le sens quand même dans le dos et dans les jambes ! »
Succès Français au Sabre : Un 100 % en Individuel
Faisant écho au succès de Sara Balzer vendredi dernier, le sabre français se signale par un 100 % en individuel pour cette première étape de Coupe du monde de la saison en Algérie. Malgré tout, une note de déception reste suite aux éliminations au deuxième tour de Maxime Pianfetti (20e), Sébastien Patrice (21e) et son frère Jean-Philippe (22e).
Une Moindre Performance aux autres Armes
D’autres escrimeurs français n’ont pas eu la même fortune, notamment au fleuret masculin. Malgré la qualification de huit des leurs pour le tableau principal, l’équipe d’Emeric Clos – représentant le plus gros contingent français de la fin de semaine – n’a pas réussi à monter sur le podium à Istanbul (Turquie). Seuls Enzo Lefort (9e) et Rafael Savin (11e) ont réussi à rejoindre les huitièmes, soumis malheureusement à la défaite respectivement par le Japonais Shunsuke Baba (13-15) et le champion olympique hongkongais Ka Long Cheung (8-15).
Et les femmes ?
De leurs côtés, en l’absence de Marie-Florence Candassamy, championne du monde et numéro 1 mondiale (Covid), et de la championne d’Europe Alexandra Louis-Marie (6e mondiale, blessée), l’épée femmes n’a pas réussi à réaliser de prouesses à Legnano (Italie). Seules Auriane Mallo-Breton (17e) et Aliya Luty (21e) ont réussi à passer un tour, alors que Coraline Vitalis (37e) et Camille Nabeth (49e) ont cédé d’emblée.